« Le Dakar, c’est un animal sauvage »

Matthieu Dovèze fait partie de cette « génération Covid » du rallye-raid. À l’instar de ses compatriotes Dumontier, Chapelière ou Jagu, le confinement a précipité son départ vers le rallye-raid. Le Nancéen décide en février 2020 d’arrêter l’enduro et de tenter le pari du Dakar 2021. Mattieu n’a jamais connu ni cherché la facilité. Elevé par sa mère au sein d’une famille qui n’était pas pratiquante de moto tout terrain, il a toujours été autodidacte et en voulait toujours plus, montant le plus rapidement possible dans la catégorie supérieure pour apprendre au contact des meilleurs, quitte à se priver des lauriers. Le surnom de « Much » donné par sa mère ne le quittera plus. C’est ainsi qu’après seulement un Andalucía Rally et son premier Dakar il fait la demande auprès de la FIM pour passer en Rally GP sur le Rallye du Maroc. 29e de son premier Dakar dans la foulée et 3e meilleur performeur français, le pilote Nomade Racing se donnait alors encore deux Dakar pour tenter de rentrer dans le Top 10. « Much » visait un Top 20 pour son deuxième Dakar. Une chute dès l’étape 1 a anéanti tous ses espoirs. Ce qu’il faut retenir de ce Français discret mais ambitieux, c’est qu’il a participé à neuf rallye-raids qu’il a tous terminés en l’espace de deux ans et qu’à la réflexion… il se donne davantage de temps pour devenir un bon pilote de rallye-raid. Débarrassé de Klein et Schareina montés en Rally GP pour 2023, le Français pourrait bien enfin en profiter pour se battre devant en Rally 2 et pourquoi pas aller chercher le titre sur le Dakar avant la saison de W2RC.

« Le Dakar est dur à apprivoiser, c’est un animal sauvage, on ne peut pas prévoir ce qui va se passer. J’ai appris cette année qu’il faut savoir se contenter de ce que l’on a au présent. Y aller le couteau entre les dents et gérer au mieux les imprévus. J’ai perdu deux heures en chutant le premier jour en endommageant mon radiateur. Moralement, cela a fait boule de neige, j’ai mis plusieurs jours à redémarrer. En deuxième semaine, j’ai réussi à faire des étapes dans les 20. Au retour du Dakar, j’ai changé ma vision des choses. Cela va certainement me prendre plus de temps que prévu pour devenir un bon pilote. C’était trop tôt l’an passé pour penser au résultat. Mais cela m’a fait progresser, rien ne se perd en course, c’est ça qui est intéressant. J’ai changé ma façon de me préparer en me concentrant sur l’objectif principal qui est le Dakar. J’ai donc participé à moins de courses mais fait plus de physique et beaucoup plus de sophrologie. Au Tunisia Desert Challenge en avril, je termine deuxième derrière Botturi. Mais j’ai ouvert et remporté presque toutes les spéciales, ce qui m’a confirmé que j’avais de bonnes capacités en navigation. Au Rallye du Maroc, j’ai à nouveau chuté, cette fois dans l’étape 2 avant de manquer de remporter une étape. En 2023, il reste encore Dumontier, Cox, Dabrowski ou Chapelière, mais je vais essayer de me battre pour gagner en Rally2. »